
"Je passe mes journées dans cette attente interminable, qui se renouvelle chaque jour, chaque matin, dès que j'ouvre les yeux, dès que j'entends les oiseaux et ma mère chanter. J'ai beau compter les jours qui nous séparent encore, ils me paraissent toujours plus énormes et plus durs à avaler. Plus le temps passe et plus j'ai l'impression qu'ils nous séparent, tout doucement. Doucement mais sûrement. Je l'ai d'abord vaguement ressenti, puis c'est peu à peu apparu comme une évidence. Tu ne me rassurais plus. Tu ne me parlais plus. Je ne te manquais plus, tes "je t'aime" sonnaient faux. Voilà, c'est ça. Au lieu de sonner à l'unisson comme dans ses beaux jours, notre histoire sonnait double, désormais. Elle s'évaporait, s'envolait, en train de nous échapper sans qu'on puisse y faire grand chose. Ton rire ne résonnait plus lorsque j'essayais de me le rappeler, ton visage me semblait de plus en plus flou, les inflexions de ta voix moins nettes. En quelques jours, c'est comme si tu étais devenu un souvenir. Un souvenir heureux que j'étais en train de perdre. Pas tout d'un coup, non, par petits bouts : j'ai commencé par perdre la confiance si fragile que je te portais, la certitude qui nous unissait, et enfin, perdu de vue la personne que tu étais, et la vision que j'avais d'elle. Mais quand je repense à nos moments, à ce qu'on a vécu, c'est comme si toutes les pièces du puzzle se remettaient en place d'elles-mêmes. Cependant, lorsqu'elles semblent enfin reconstituer quelque chose, l'image n'est plus la même. Et c'est là que se cache le grand mystère et la grande différence. En repensant à toi, à celui qui était là, auprès de moi, je revois le garçon que j'aimais et que malgré tout j'aime encore. Mais je n'arrive plus à me dire qu'il existe encore dans le présent. Je ne le reconnais plus. Et c'est extrêmement difficile parce que j'ai besoin de lui, j'ai besoin de savoir qu'il a existé et qu'il m'aimera malgré le temps, la distance, les autres c½urs et corps, malgré mon obsession à vouloir tout contrôler, tout savoir. J'aimerais faire comme si ça m'était égal, que ça ne m'atteignait pas, mais c'est au dessus de mes forces. Je n'arrive pas à le faire, parce que je n'arrive pas à faire semblant. Je t'aime et j'ai besoin de toi. Et te le cacher, ce serait comme m'anéantir une seconde fois ; me briser à l'intérieur." juillet 2015
Fw-sweetnothing, Posté le dimanche 27 septembre 2015 11:49
Coeur-en-Vibration a écrit : " "
Oh merci beaucoup!